Survie

Vous l’avez peut-être remarqué, la mode dans les entreprises est aux « hackathons« . Pour ceux qui n’ont jamais entendu parler et qui refusent de cliquer sur Wikipedia (https://fr.wikipedia.org/wiki/Hackathon) en 2 mots : on enferme plusieurs équipes de geeks dans une salle. On les nourrit de pizzas et de coca-cola et ils doivent définir les bases d’un concept et développer une première version d’un outil informatique pour répondre à la problématique. Cela donne parfois / souvent de bons résultats pour finalement un coût très limité.

Dans mon travail, j’ai bien essayé de proposer ce type d’activité mais on reste aux bonnes vielles méthodes : « Yakafaucon » et « Yakafairefaire » et finalement le résultat est conforme aux craintes initiales. Dans la vie de tous les jours, j’use et abuse du « déconathon » qui permet de trouver des solutions là où il n’y a pas de problème, mais c’est une autre histoire.

Alors quel est le lien avec le titre « survie » quand l’état de notre JKL est globalement bon et sur des rails solides (les chiffres parlent d’eux mêmes)? Bien entendu le comité, garde dans le viseur ce Saint Graal de 500 membres pour le club. On y travaille et on compte sur vous à ce sujet.

Evolution du nombre de licenciés à la FSJ

Non je ne suis pas préoccupé par notre club qui se porte plutôt bien, je parle de survie pour notre organisme de tutelle : la Fédération Suisse de Judo et Ju-Jitsu.
Le bateau coule gentiment, comme le montre le graphique de l’évolution des membres. Et comme le Titanic en 1912, si on ne fait rien, dans quelques années, les instances dirigeantes chercheront une alliance avec une autre association ou mettront la clef sous la porte, avec toutes les conséquences négatives pour les pratiquants. Bien entendu l’activité de notre Fédération est perfectible et tout le monde est tenté de se dire, quel est le retour direct pour moi de payer une licence à la Fédération ?

Car le point clef est là. Pourquoi fait-on partie de la FSJ en tant que pratiquant ?

Pourquoi fait-on partie de la FSJ en tant que pratiquant ?  Le point clef est bien là. Il faut trouver des solutions pour développer le sentiment d’appartenance et augmenter la base de licenciés sans ajouter des coûts pour les clubs et les pratiquants eux-mêmes. Il est temps de faire un « Fédérationathon » pour oeuvrer me diriez-vous?

Rassurez-vous, le comité élargi (COMEL) de la FSJ y travaille et a convié tous les clubs et écoles à participer à ces réflexions. Plusieurs représentants de clubs vaudois ont répondu présent : le Judo-Club Cheseaux par la voix de François Chavanne, l’Ecole de Judo Dégailler, pour le JKL, David et moi.  J’espère que les conclusions de ce groupe de travail permettront de revenir dans des chiffres plus près de la réalité. Une étude de Swiss Olympic évoque le nombre de 30’000 à 40’000 pratiquants de Judo et Ju-Jitsu. A comparer des 12’000 licenciés annoncés. Il y a un grand pas. Il faut quand même savoir que les débutants jusqu’à la ceinture jaune ne sont pas tenus de se licencier. Et c’est là que le bas blesse. Car considérer les ceintures blanches comme des non-licenciés est à mon sens l’erreur de base. J’en veux pour preuve que mon fils qui a commencé l’école de football à l’âge de 4 ans, a été licencié à la fédération de Football sans qu’on lui demande son avis ni celui de ses parents. 30’000 c’est le nombre de licenciés dans à l’association cantonale de foot du Canton de Vaud, ca fait rêver non?

Le nombre de licenciés affiché par notre Fédération est utilisé à plusieurs desseins :

  • se présenter auprès des instances dirigeantes (Conseil Fédéral, Swiss Olympic, Jeunesse+Sports, …) avec un poids relatif, vous l’aurez compris actuellement on joue dans la catégorie « nain de jardin » – cf. la comparaison des licenciés en Suisse ci-contre,
  • il faut savoir que les associations cantonales utilisent ces chiffres pour justifier les demandes de subsides à nos partenaires (Fonds du sport notamment dans le cas du canton de Vaud).
Comparaison des licenciés en Suisse

Ainsi les fonds distribués sont répartis au prorata des chiffres officiels et non du nombre de participants réels. Dit autrement, les associations du canton de Vaud de Foot et Gymnastique, selon la théorie des trous noirs, attirent et siphonnent le maximum de pognon chaque année. Tant mieux pour elles et tant pis pour le Judo et le Ju-Jitu !

Avec un budget augmenté, l’association cantonale de Judo et Ju-jitsu pourrait proposer encore plus de cours, de soutien direct aux clubs et aux participants. Pensons-y !

La réponse à la question ci-dessus est donc : en m’annonçant à la Fédération je participe à la visibilité et au retour des fonds publics pour notre sport. Tout le monde en profite et pas seulement le 1% des athlètes de haut niveau comme certaines mauvaises langues se gaussent à le dire à qui veut l’entendre.

Marcel Python avait, dans les années 50, compris la nécessité de regrouper les personnes animées par le même but de faire progresser le Judo et le Ju-Jitsu en Suisse. Son travail d’arrache-pied sur près de 6 décennies a mis en place un joli résultat. Laisser disparaître cet héritage n’est pas pour moi une option.

Arnaud Vernay.

3 réflexions sur “Survie

  • 13 décembre 2018 à 11 h 25 min
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    Arnaud, merci beaucoup pour alerter au développement dangereux et pour ton grand engagement (aussi de David) dans le groupe de travail „licences et services“ de la FSJ.

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  • 18 décembre 2018 à 17 h 44 min
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    Bonjour,
    Ce texte résume très bien une partie des problèmes financier que vie notre sport. Il est vrai que le problème des licences est un point centrale de nos préoccupations. Faut-il centraliser la perception de licences au niveau cantonal ? ou même national ?
    Je participerai à la prochaine séance du COMEL sur ce point précis, en y apportant mon soutien et mes idées.
    Giuseppe Fincati
    Président
    Association Cantonale Genevoise de Judo & Ju-Jitsu

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  • 20 décembre 2018 à 7 h 58 min
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    Bravo à Arnaud pour ce texte porteur de réflexions pour les dirigeants de club et les pratiquants.
    Toutefois, j’ose amener un point de vue sur le sujet en utilisant une métaphore chinoise. Il ne faut attendre d’avoir soif pour creuser un puit. La diminution des membres de la fédération laisse peut-être à entendre que ces absents ont eu soif. A nous enseignants et responsables de veiller à hydrater suffisamment ces terrains souvent fertiles afin de croître. Que se soit pour le débutant ou l’expérimenté utilisons les outils de la technique et surtout travaillons sur l’état d’esprit.
    Bonne pratique. Pascal Dupré

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